L'heure des explications ou simple rencontre inattendue ?

Tout semblait si parfaitement immobile dans cette pièce meublée avec goût et richesse. Le jour levant augmentait cette impression. Comme toute cette paix paressait étrange. D'abord parce qu'au dehors, on en était pas moins dans l'une des plus grandes écoles de Magie au monde, et puis parce que dans quelques secondes, l'horloge principale du Château sonnerait huit heure. Dans les dortoirs des garçons de Serpentard, on entendait le souffle réguler des élèves endormis. On pourrait penser que personne à cette heure, un samedi matin de surcroit, ne se serait levé aussi tôt, hormis les plus courageux en période d'examen, ce qui n'était pas le cas. Pourtant, un lit qui trônait au centre de la pièce richement meublée, dont les draps défais à la hâte dégageait une odeur boisée, était bel et bien vide. Son propriétaire avait quitté la pièce heure auparavant, un roman à la main.

Cherchant l'air frais, il avait laissé comme à son habitudes, ses pas le guider vers le parc ou la branche haute d'un arbre lui avait servit de siège. Là, il avait enfin put ouvrir son roman, qu'il cherchait à terminer depuis plusieurs semaines déjà. Et cela, à cause de gamins bruyants qui s'amusaient à sauter de fauteuil en fauteuil dans la Salle Commune, jusqu'à ce qu'un d'entre eux se prenne le pied dans un accoudoir et ne s'étale lamentablement au sol. A chaque fois, s'était la même chose. Les préfets laissaient passer. C'était une chose qui révoltait le Français. Mais au moins, cela prouvait une chose, leur niveau d'incompétence était proche de la débilité. Oh pas pour tous les préfets, bien entendu. Il y avait, la préfète en Chef, qui était bien loin d'être stupide, enfin, selon Jorden. Kaley Vendetta, cette si jolie Serpentarde qui avait eut la chance de l'avoir comme ami d'enfance. Oui, vous trouverez ça orgueilleux, mais, même si Jorden aimait Kaley comme sa soeur, et même voir plus, son caractère entier lui faisait penser que c'était elle, qui avait eu l'honneur de l'avoir pour ami, et pas l'inverse. Le jeune homme soupira. Ils avaient tellement changés depuis leur plus jeune âge. Il y avait aussi Bridget, une autre préfète de Serpentard, aussi brune que Kaley pouvait être blonde et pourtant si semblables. Belle à se damner, froide et arrogante, tout ce qui pouvait attirer l'attention du français. Et, à parler de ces deux jeunes demoiselles, on ne pouvait ne pas mentionner Kaitlin Bradford. Ah, plus populaire que ce trio de bombes sexuelles, tu meurs ! Jorden n'avait pas besoin de faire partit d'un groupe pour être populaire, non. Il était presque génétiquement programmé pour le devenir, c'était tout. Sauf qu’elles lui volaient une sacrée part de popularité à se trimballer avec toujours autant de classe et d'élégance. Il était d'ailleurs là, le problème. Ce putain de problème :
Jorden Howard détestait perdre. Alors, bombes sexuelles ou pas Vendetta, Riley et Bradford allaient passer à la casserole.

Ses idées le menèrent d'elles-même vers ce qu'il était devenu, depuis son entrée à Poudlard, et, ce n'était pas forcément en bien. Par expérience, Jorden pouvait affirmer qu'obliger une personne à se soumettre et à obéir, ne lui posait aucun problème. Que de forcer le respect d'autrui s'avérait extrêmement facile, s'il savait être convaincant. Et que, si l'on avait beaucoup d'argent, on pouvait même acheter le silence, ou l'âme de quelqu'un. Oui, Jorden était presque destiné, à être comme ça. Déjà tout petit, sa mère le considérait comme un prince, si bien qu'il avait finit par se croire l'être lui-même. Cette attitude distante et peu bavarde lui avait donné la réputation d'un prétentieux. C'était peut-être vrai, au fond. Howard, son nom, lui avait attiré la dévotion des élèves de sa maison, et un certain respect mêlé de frayeurs chez les autres Maisons. L'argent lui avait permis de faire sombrer les dernières filles qui ne tombaient pas dans ses filets. Ce même argent qui lui avait ouvert les portes de la renommée et de la gloire. Sa noblesse, ainsi que son charme, ayant fait que sa compagnie ait été recherchée par les autres. En possédant tout ça, il aurait pu être heureux. Non, il aurait du. Il avait beau posséder tout ça, l'accès du cœur de celle qu'il aimait lui restait interdit. Il aurait beau lui donner tous ses gallions, elle ne l'aimerait pas d'avantage. Surtout après ce qu'il lui avait fait. Comment avait-il pu faire autant de mal à une femme, sans même s'en rendre compte à l'époque ? Comment avait-il pu rester si insensible, et la trahir avec sa meilleure amie sans que cela ne l'empêche de dormir ? A présent qu'elle était enfin heureuse dans les bras d'un autre, c'est lui qui commençait à avoir des regrets, et à jalouser un misérable croulant qui ne valait même pas le peine qu'on se souci de sa pauvre petite existence. En fait, c'était plutôt de savoir qu'il ne pouvait pas obliger l'amour à venir habiter un coeur qui n'en éprouvait pas à son égard, qui le mettait de mauvaise humeur. Au fond, c'est peut-être pour ça, qu'il se sentait si triste ce matin là. Parce qu'il ne pouvait pas obliger Kaitlin à ressentir pour lui ne fut-ce qu'un peu de compassion, après la trahison qu'il lui avait faite.

Pour oublier ce chagrin soudain, le Français décida de quitter sa branche, et de revenir parmi le commun des mortels. Il se dirigea alors vers la bibliothèque, ou il pourrait peut-être se noyer dans ses bouquins. Lorsqu'il arriva là-bas, son sac sur l'épaule et sa chemise nonchalamment entrouverte laissant voir ses puissants pectoraux, il aperçut Bridget, assise au fond qui lui fit un signe de main. La voir toujours aussi sensuelle lui tira son habituel sourire de loup. Il alla la rejoindre.

- C'est plutôt à moi de dire ça; Tu es bien sûre que tu ne t'ai pas perdue ? On est à la bibliothèque chérie...

La taquina-t-il avant de tirer une chaise et de s'assoir. En éffet, ce n'était pas vraiment que Jorden soit un sacré macho, mais voir une fille aussi sexy dans une bibliothèque relevait d'un comble. Il l'a fixa de ses yeux d'un gris orage.

- C'est dingue, j'étais persuadé que tu ne savais même pas que ce lieu existait Tu m'étonneras toujours... Et qu'est ce qui t'amène par ici ?