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 "L'Union fait la force. Oui. Mais la Force de qui ?" [pv]

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Shay Whorin
Modo - Poufsouffle 7ème année
Shay Whorin


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MessageSujet: "L'Union fait la force. Oui. Mais la Force de qui ?" [pv]   "L'Union fait la force. Oui. Mais la Force de qui ?" [pv] Icon_minitimeVen 8 Mai - 21:40

"Il reste toujours assez de force à chacun pour accomplir ce dont il est convaincu."



Quelques notes sur un piano, comme les premières heures d’un jour qui s’écoulera bien trop vite pour qu’on puisse en savourer le goût. Goût qui s’apparenta à une douce amertume glacée. Les fonds de rivière où s’offrent les plus beaux cailloux ne seront que pièges aux trop naïfs. Les gouffres sans fonds feront offices de tombeaux aux trop téméraires. Les prairies verdoyantes baigneront dans la lumière de ces rayons doucereux et s’autoriseront le droit d’être le lieu de repos des fiers paresseux. Croire encore en demain, pour ne pas tourner la tête en arrière, et ainsi éviter de constater toutes les erreurs dont on a conscience mais qu’on refoule… presque désespérément. Ne pas ouvrir totalement les yeux, et pencher le cœur du bon coté, celui qui nous aide à tenir, celui qui nous fait encore rêver un peu, à un lendemain bien plus tranquille et plus coloré que cet aujourd’hui qui s’étire sous nos pieds. Un peu d’espoir, un peu de croyance, un peu de cœur aussi, juste pour imaginer un avenir sans problèmes, où les cadeaux ne seront pas que de ces paroles que l’on trouve dans les contes pour enfants. Peut-être bien était-ce là le but caché de ces secondes retenues, durant lesquelles ses doigts n’avaient cessé de glisser sur les touches noires et blanches.

Inspirer. Pour trouver le courage. Encore et toujours. Quelle qu’en soit la raison.

La nuque légèrement raide, elle n’arrête pourtant pas. Besoin de musique, besoin d’un instant magique où tout s’efface sans exceptions. Plus d’élèves traînant dans les couloirs, plus de séances de tortures données comme si cela était devenu normal qu’il y en ai dans une école, plus de pensées néfastes, plus de murmures aux sonorités colériques ou même désespérées, plus que ce noir tout autour d’elle, qui l’enveloppe et dont elle s’est fait un ami. Chez d’autres personnes, peut-être que ce manteau paisible aurait revêtu des couleurs bien plus chaudes et amicales qu’un simple noir obscur, peut-être même qu’ils auraient eu le droit à un blanc éclatant ou juste apaisant qui leur aurait fait l’effet d’un quelconque anesthésiant. Avec lequel, ils auraient la possibilité de trouver quelques heures de paradis où tous les bonheurs de leur vie leur seraient revenus directement en plein cœur. Oui, peut-être que chez ces personnes ci, la musique aurait prit cette forme. Pas chez Shay.

Elle n’avait pas eu de nombreuses occasions de rêver durant son existence, mais elle n’avait certainement aucuns regrets là-dessus. Vivre en se renfrognant de ce qui s’offre aux autres et non pas à soi, très peu pour elle. Poursuivre son chemin avec ce que l’on a acquit, avec ses propres croyances et en suivant ses propres choix étaient autrement plus important que les petites vies étriquées de ceux qui ont tout, et n’ont pas grand-chose en réalité. Shay garda les yeux clos, amante plus qu’affectueuse de ce piano, conférant à la scène un petit coté désespéré et pourtant, magnifique. Ses cheveux blonds lui tombaient souplement dans le dos, offrant à quiconque aurait pu entrer à ce moment là, la vue d’une cascade dorée à laquelle elle n’habituait jamais personne. La mélodie se fit un peu plus rapide, les doigts de la jeune fille se faufilant sur ce damier musical comme s’ils n’avaient été qu’une simple prolongation de l’instrument. Elle se tenait droite, la posture coutumière de celle qui a de longues heures de pratique derrière elle. En cette journée de début du mois de mai, la poufsouffle portait, comme il ne lui arrivait que rarement, un débardeur noir qui lui collait à la peau, ainsi qu’un pantacourt gris à peu près à sa taille. Ses grosses lunettes étaient posées précautionneusement sur le dessus du piano, à côté de sa baguette et de sa robe de sorcière pliée à la va vite. Bientôt, les dernières notes vinrent à caresser jusqu’aux abîmes de son inconscient, la tirant de son espèce de léthargie à laquelle elle s’adonnait quasiment à chaque fois. Les secondes s’égrenèrent à nouveau, tandis que le silence avait reprit ses droits dans la salle de musique.

Shay ne bougeait pas, respirant doucement, les yeux baissés vers ces touches si longtemps adorés. Qu’est-ce qu’elle avait bien pu vivre à leurs côtés, à leur doux contact, sous ces caresses amoureuses qu’elle lui avait donné ! Elle ne regrettait pas qu’il ai croisé son chemin, et en remerciait suffisamment la vieille grand-mère pour cela. Une virtuose du piano, si on lui avait dit un jour qu’elle s’accrocherait suffisamment à en objet pour qu’il prenne une part entière dans sa vie, elle n’y aurait pas cru. Et encore aurait il fallu qu’elle écoute ce genre de discours jusqu’au bout. Et puis, encore une fois, ça avait été avant de se savoir sorcière et qu’on lui remette une baguette, baguette à laquelle elle tenait énormément, cela allait de soi, bien que tout de même, à un degré moindre que son piano. Elle ne lui avait jamais véritablement sauvé la vie, chose que Lui avait fait à sa manière. Shay inspira profondément, et se recula, avant de se mettre debout. Elle remit distraitement une de ses mèches derrière l’oreille avant, apparemment, de se rendre compte qu’ils étaient détachés. La jeune femme s’occupa donc sans attendre de retrouver son élastique pour briser leur liberté et les rejoindre encore en une queue de cheval qui touchait presque sa nuque. Aucunement fatiguée, elle attrapa ensuite sa robe de sorcière noire, l’enfila pour remarquer alors qu’elle cachait très bien ses formes féminines qu’elle n’avait pas soustrait à la vue de qui que ce soit avec ces vêtements ci. La baguette en poche, et les lunettes sur le nez, elle prit la direction de la sortie, longea les couloirs, descendit les escaliers et s’enfonça dans le parc du château. Quelques élèves par ci, par là, auxquels elle n’accorda aucune espèce d’importance, préférant se dirigea directement vers la cabane d’Hagrid. Garde de chasse qui n’était pas là, évidemment, sinon, comment aurait-elle justifié sa présence en ces lieux ?

La poufsouffle fit mine de s’intéresser à la cabane, au potager, aux cages ici et là, histoire de donner le change, avant de passer par l’arrière et s’avancer vers la forêt interdite. Là encore, se dressait un lieu propice aux souvenirs pour la jeune fille, qui en avait à revendre. Elle aimait à pouvoir rendre visite aux sombrals en toute quiétude, sans avoir à se demander si elle allait tomber sur un étudiant un peu trop téméraire ou non. Néanmoins, la dernière fois qu’elle était allée leur rendre visite, elle était malheureusement tombée sur l’un d’entre eux, à croire que la forêt n’avait d’interdite que le nom, et non pas l’image. Ce serpentard n’avait d’ailleurs pas manqué de lui faire comprendre combien elle le dérangeait, et elle s’était retenue de lui dire que la réciproque était vraie. A l’inverse, elle avait été désolée pour son travail de peinture, si ce n’est… qu’il l’avait bien cherché vu son comportement envers les chevaux ailés. Ne savait-il pas combien ceux-ci étaient admirables ? Mais en soi… la situation avait eu sa dose d’imprévus, d’étonnement, de bouleversements et ça n’avait pas été vraiment pour lui plaire. Shay se souvint combien elle s’était montrée ridicule devant lui, et ne pu s’empêcher de serrer les poings en revivant la scène. Elle se fichait bien de savoir ce qu’il avait pensé d’elle alors, mais, savoir qu’elle s’était conduite ainsi devant un témoin lui laissait un goût plus qu’amère dans la bouche. Elle n’était pas une créature vulnérable nom de Dieu !

Evidemment que non ! Shay était forte, et certainement pas cette petite chose pitoyable qu’elle avait été lors de cette promenade dans la forêt. Elle avait fait suffisamment d’efforts pour ne jamais rien montrer, et savait d’instinct que l’être humain n’était qu’un menteur auquel il ne fallait pas accorder beaucoup de crédit, sous peine de se prendre quelques désillusions en pleine face. Elle n’était pas naïve, ni confiante, et encore moins pleine d’espoir. Froide, peut-être bien, sceptique parfois, mais tout ça, ce n’était que du réalisme ! Qui avait dit qu’elle ne savait pas s’amuser ? Bien sur que non elle ne savait pas ! Et n’avait aucune envie d’apprendre. Ce n’était pas le genre de la demoiselle que de perdre son temps en ce genre de futilités qui n’apportaient pas grand-chose au final. Et pourtant, elle s’était permit ce jour là, de sourire avec sincérité, de courir à leurs côtés, de rire aussi, comme si cela lui venait avec le plus grand naturel possible. Et lui, tout ce qu’il avait vu, c’était une gamine blessée, incapable de se défendre. Un bref éclat de colère vrilla ses prunelles, les rendant plus sombres, alors qu’elle avançait avec précision à travers les arbres de cette fichue forêt. Quelques minutes lui suffirent à rejoindre l’emplacement prévu, et entre temps, elle avait recouvré son calme longuement travaillé, Shay étant à la base, un volcan en ébullition. Volcan qu’elle avait obligé à entrer en sommeil. La jeune fille balaya l’endroit de ses prunelles bleues et alla s’asseoir distraitement sur la souche d’un des arbres morts.


[Tsss, j’ai du répéter quinze mille fois les mêmes mots ><]
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MessageSujet: Re: "L'Union fait la force. Oui. Mais la Force de qui ?" [pv]   "L'Union fait la force. Oui. Mais la Force de qui ?" [pv] Icon_minitimeLun 18 Mai - 22:41

Une fois de plus, le soleil s’était levé. Une fois de plus, le ciel si magnifiquement sombre, éclairé seulement par quelques lueurs étoilées, avait laissé sa place à la luminosité étincelante du ciel bleu des beaux jours ensoleillés.
Statique depuis plusieurs heures, Harmonie avait pu avoir le loisir de regarder l’aurore à son apogée. A vrai dire, elle admirait les cieux depuis le crépuscule. Les raisons habituelles, bien sûr – son travail, la pression, les élèves – en étaient un facteur minime… Mais deux évènements venaient contrariés la vie de la jeune blonde…

La première était, bien évidemment, la seconde rencontre avec sa jeune élève. Depuis qu’elle lui avait brisé sa rose des glaces et par conséquent la frêle confiance qui s’était installée entre eux, elle ne l’avait vu que pendant ses cours et durant ce léger accrochage avec Evan, où elle en avait d’ailleurs profité pour lui donner l’horaire du cours d’aujourd’hui. Harmonie ne savait pas vraiment comment s’y prendre, tant le comportement de la jaune et noir était surprenant et imprévisible. Tantôt elle était compréhensive et était à la limite de la supplication, tantôt elle était explosive et menacée de vous attaquer à chaque instant. Elle était donc une personne très mystérieuse, et la professeur des duels avouer avoir du fil à retordre pour la comprendre.
Parallèlement, elle savait pertinemment que malgré toutes ces interrogations, elle ne pourrait pas se résoudre à ne plus essayer de comprendre Shay, et même si cela devrait compromettre sa « mission ». Elle savait que quelque chose d’important était lié au destin de la jeune fille – elle avait déjà mandaté Lukaë pour qu’il vérifie les prophéties du département des mystères, au cas où une pourrait correspondre à Miss Whorin. Mais depuis cette demande, elle n’avait plus de nouvelles de la part de son ami.
Elle avait réfléchi toute la nuit à ce qu’elle allait bien pu lui faire subir en cette matinée, car c’est dans quelques minutes qu’Harmonie allait la rejoindre. « Je veux devenir forte, Harmonie. Apprends-moi »… Ces mots résonnaient avec tant d’ardeur dans son esprit qu’elle ne se reconnaissait plus : elle ressentait des sentiments, elle se prenait d’affection pour son élève. Non, il ne fallait pas… Quand bien même renier ses principes ne la dérangeraient pas, si son double jeu est mis à mal, et qu’on découvre qu’elle était proche et se souciait de Shay, elle pourrait être gravement en danger.

En dehors de toutes ces questions qui se bousculaient dans sa tête, cette journée était un jour spécial dans sa vie. Elle n’avait jamais eu énormément de personne qu’elle affectionnait réellement, à peine une dizaine. Et elle les voyait tous dépérir un par un, elle les voyait tous tomber dans les bras de Morphée, et à chacune de ces pertes elle les laissait partir, sans rien dire… Mais quand lui s’est endormi pour la dernière fois, elle ne put s’empêcher d’hurler, inutilement, bien entendu. Cet homme, c’était Ian McKellen, un sorcier – un magicien, même – qui avait accueilli Harmonie lorsqu’elle sombrait dans les méandres de la vie…


~~


La jeune blonde avait quinze ans. Elle venait à peine de sortir de cet emprisonnement de Ste Mangouste qu’elle cherchait un moyen de gagner de l’argent : ici d’un milieu aisé, le fait de retourner à Poudlard en tant que pauvre était une pensée insupportable. Certes, son caractère avait changé du tout au tout, mais certains mœurs naturels ne peuvent être changé, surtout lorsqu’ils se rattachent à une habitude passée et qu’ils sont autant liés à la vie qu’on avait auparavant.
Elle faisait bien entendu des petits boulots comme s’occuper des chouettes à la « Gazette du Sorcier ».
Mais elle avait trouvé ce jour-ci un nouveau travail ponctuel, un travail qui allait changer sa vie…

La Coupe du Monde de Quidditch battait son plein en cette période estivale. L’Angleterre, hôte cette année là, recrutait à l’arrachée des personnes chargées du bien être des spectateurs.
Il faisait nuit et le stade était fortement éclairé par les lumières magiques. La demi-finale qui se déroulait sous les yeux d’Harmonie opposait la France à l’Argentine, et les gradins, en plus d’être pleins, étaient en folie. Les hurlements des supporters accompagnaient chaque action des joueurs. Mais la tension devint insoutenable lorsque Kévin Ecary et Sergio Agüero, les deux attrapeurs des équipes nationales, vinrent à s’élancer vers le sol et allant si vite qu’un éclair pouvait être pourfendu si il avait la malchance de passer au travers des routes des deux fusées. Le score étant d’un écart de 20 points, l’attrapeur parvenant à avoir le vif d’or enverrait son équipe en finale. Tous les joueurs étaient arrêtés, et Harmonie même était concentrée sur les deux lumières (car la rapidité des deux internationaux étaient telle qu’il était impossible de la distinguer). Ils se rendaient coup pour coup, et se rapprochaient chacun du vif d’or à la même vitesse. Ils ne se trouvaient plus qu’à quelques mètres… quelques centimètres… Et le stade explosa. Kévin Ecary, l’attrapeur Français, venait d’attraper le vif d’or. Il avait le même âge qu’Harmonie et avait un charme assez conséquent… Il avait envoyé la France en finale, contre le Japon…

Les gens étaient tous partis maintenant, et Harmonie avait fini de nettoyer la tribune Sud. Elle sortait lorsqu’elle remarqua qu’un homme assez âgé était encore là, à la contempler. Intriguée, elle serra sa baguette dans sa main et se rapprocha de l’homme. Elle avait ses cheveux attachés, maquillée en noir et une robe de sorcière blanche ainsi qu’une cape noire pour se protéger du léger froid de cette soirée d’été.

- Vous savez que le stade est fermé depuis plus d’une heure ?
- Je le sais bien, Mademoiselle Pleader, mais je vous…
- Attendez une minute : vous me connaissez ?
Le vieil homme était nonchalant et fumait une pipe. Il avait des cheveux longs grisonnant, de vieux vêtements recousus un peu partout de couleurs passés et un vieux chapeau rapiécé de la même couleur grisâtre que sa robe.
Harmonie, prise d’une soudaine panique suite aux menaces de mort reçues par les Mangemorts lors de la mort de ses parents, sortit sa baguette et pointa le vieillard qui continuait de fumer sa pipe de manière désinvolte.

- Je le répète, qui êtes vous ?
- Ne m’obligez pas à vous faire mal, Mademoiselle Pleader.
Harmonie éclata de rire. Elle se décida à lancer un sortilège d’illusion pour faire comprendre à l’incongru qu’il n’était pas de taille face à elle. Il s’extirpa rapidement et sortit à son tour sa baguette pour lancer un sortilège à Harmonie qui l’envoya dans les airs, plusieurs mètres plus bas dans les gradins. Dans un geste de rapidité, elle se releva et lança de nouveau un sortilège d’illusion, qui toucha sa cible. Elle sourit.
- Sorcier de pacotille. Je dois admettre que vos petits tous sont amusants. Je parie qu’il y a un lapin sous votre chapeau ? Cependant…
Elle continuait de manipuler les illusions dans l’esprit du vieillard sans que celui-ci ne bouge d’un pouce, toujours à fumer sa pipe.
- … aujourd’hui votre petit numéro, je le vois perdant. Allez-y, montrez moi vos cartes.
Vous voudriez me faire retourner en enfer, n’est-ce pas ?

Elle sourit.
- Votre folie des grandeurs n’est pas à la hauteur. Vous n’êtes qu’un amateur.
Elle commençait cependant à perdre patience face à l’inactivité du vieillard face aux sortilèges d’Harmonie.
- Si vous êtes convaincu de rester invaincu, il faut en faire votre deuil…
Etonnez-moi ! Electrocutez-moi ! Au fond d’un tonneau, percer de couteau. Croyez moi, même si ce ne sera pas facile, je sauverais ma peau !

Elle intensifia un peu plus ses sortilèges, créant un vent puissant dans le stade vide de Quidditch, avant de relâcher.
- Vous n’êtes qu’un orgueilleux qui se prend pour un Dieu…
- Quoi, tu as déjà fini ?
Il n’avait même pas sorti sa baguette qu’Harmonie était paralysée par un sortilège étrange et complexe.
- Qui êtes vous ?
- J’ai travaillé avec ta mère… Et je te surveille depuis sa tragique mort. Ce qui est étrange, vois-tu, c’est que tu me ressembles beaucoup, dans ton attitude actuelle.
Elle ne répondit pas : de toutes manières, l’affirmation du vieux l’obligeait désormais à donner des explications.
- Qu’ai-je de commun avec tous ces hommes inconsidérés ? Quelqu’un m’a-t-il déjà vu m’écarter des règles que je m’étais prescrit, et manquer à mes principes ? Je dis mes principes, mais je le dis à dessein : car ils ne sont pas, comme tous ceux des autres hommes, donnés au hasard, reçus sans examen et suivis par habitude : ils sont le fruit de mes profondes réflexions, je les ai créées, et je puis dire que je suis mon ouvrage.
Entré dans le monde dans le temps où, petit garçon encore, j’étais voué par état au silence et à l’inaction, j’ai su en profiter pour observer et réfléchir. Tandis qu’on me croyait étourdi ou distrait, écoutant peu à la vérité les discours qu’on s’empressait à me tenir, je recueillais avec soin ceux qu’on cherchait à me cacher.
Cette utile curiosité, en servant à m’instruire, m’apprit encore à dissimuler : forcé souvent de cacher les objets de mon attention aux yeux de ceux qui m’entouraient, j’essayais de guider les miens à mon gré. J’obtins dès lors de prendre à volonté ce regard distrait que les gens ont loué si souvent. Encouragé par ce premier succès, je tâchai de régler de même les divers mouvements de ma figure. Ressentais-je quelque chagrin ? Je m’étudiais à prendre l’air de la sérénité, même celui de la joie : j’ai porté le zèle jusqu’à me causer des douleurs volontaires, pour chercher pendant ce temps l’expression du plaisir. Je me suis travaillé avec le même soin et plus de peine, pour réprimer les symptômes d’une joie inattendue. C’est ainsi que j’ai su prendre sur ma physionomie, cette puissance dont j’ai vu beaucoup quelque fois si étonné.
J’étais bien jeune encore, et presque sans intérêt : mais je n’avais à moi que ma pensée, et je m’indignais qu’on pût me la ravir ou me la surprendre contre ma volonté. Muni de ces premières armes, j’en essayai l’usage : mais content de ne plus me laisser pénétrer, je m’amusais à me montrer sous des formes différentes. Sûr de mes gestes, j’observai mes discours, je réglai les uns et les autres, suivant les circonstances ou simplement selon mes fantaisie. Dès ce moment, ma façon de penser fut pour moi seule, et je ne montrai que celle qu’il m’était utile de laisser voir.
Ce travail sur moi-même avait fixé mon attention, sur l’expression des figures et le caractère des physionomies : et j’y gagnai ce coup d’œil pénétrant, auquel l’expérience m’a pourtant appris à ne pas me fier entièrement, mais qui, en tout, m’a rarement trompé.
Je n’avais que quinze ans, je possédais déjà les talents auxquels la plus grande partie de nos politiques doivent leur réputation, et je ne me trouvais encore qu’aux premiers éléments de la sciences que je voulais acquérir…
Je m’arrêterais là pour le moment, tant la vie que j’ai vécu est riche en rebondissement et en expérience personnelle. Tu dois juste savoir que je suis comme toi : la carapace que le monde voit est loin d’être celle qui est vraiment.

Harmonie resta figée de stupeur devant tant de vérité : elle était presque pareil ! Elle aussi montrait une autre face de ce qu’elle était au fond… Ils se ressemblaient tant… Il contrôlait ses émotions et avait acquis grâce à ça une puissance sociale, et apparemment magique, phénoménale… Dans une ultime question, Harmonie parvint à lui faire dire qui il était…
- Je suis Ian McKellen, et je suis directeur du département de la coopération magique internationale.

~~


Elle pensait à ça tout en se dirigeant vers la lisière de la forêt interdite, où elle avait rendez-vous avec Shay. Le discours qu’il lui avait tenu ce jour-là, elle l’avait eu quelques temps auparavant, avec son élève jaune et noir. Le lendemain de cette rencontre, Harmonie devint la disciple de Ian, et elle apprit la majorité des choses en sa compagnie…

Assise près d’un arbre, Shay attendait…

- Alors, on baille aux corneilles ?
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Shay Whorin
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MessageSujet: Re: "L'Union fait la force. Oui. Mais la Force de qui ?" [pv]   "L'Union fait la force. Oui. Mais la Force de qui ?" [pv] Icon_minitimeJeu 21 Mai - 21:41

Shay n’avait pas confiance en l’homme.

Les paroles que les pouvaient donner n’étaient pour elle qu’autant de preuves de leurs faiblesses, quand ils venaient à les trahir. Rien qui n’assure vraiment qu’elles seront tenues, et elle avait eu suffisamment de preuves dans sa vie pour ne plus se laisser séduire par ce genre d’artifices. D’ailleurs, à tout bien considérer, le terme de promesse n’existerait certainement pas si les mensonges et les trahisons n’y allaient pas de paire. Tous ces sourires, ces faux semblants, ces regards traîtres, alors que les pensées étaient toutes autres. Quand est-ce qu’elle s’en était réellement rendu compte ? A bien y réfléchir, dès très jeune. Probablement, lorsque les couples qui se sont enchaînés n’avait eu de cesse que de lui dépeindre un tableau sombre et bien peu flatteur de la vie de famille. Quoi que cela n’avait jamais été effectué de manière intentionnelle. Tant pis, les petits écoutent bien trop aux portes diront-nous. Shay, en gentille orpheline qu’elle était, avait été trimbalée de foyer en foyer, de maison en maison, sans trouver de véritable point d’ancrage. Ce qui lui convenait très bien. Lors de ces passages à vides, que d’autres qualifieraient de chances inespérées, elle avait beaucoup apprit. Ses petites oreilles s’étaient baladées là où elles n’auraient pas du, enregistrant les déceptions adultes, les soupirs à demis avoués, les secrets murmurés, les aveux d’une épouse à son mari. Les regrets. Beaucoup de regrets.


. : ¤ : .


Karen et Phil Randing formaient un couple sans histoires.

Jolie brunette étudiant la décoration d’intérieur, elle s’était laissée séduire par les douces paroles et les sourires enjôleurs de cet espèce de beau parleur à deux cents, qu’était Phil. Il l’avait faite sourire, puis rire, en lui racontant plus d’anecdotes ridicules qu’aucun de ses potes n’avaient pu lui souffler durant toute sa jeune vie. Mais cela avait conquis cette fille. Cette fille qu’il avait reconnu comme étant celle qui partagerait son existence, ses joies et ses peines, ses déceptions, et ses bonheurs. Il avait laissé ses camarades, tentant le tout pour le tout, hors de question de la laisser quitter ce bar sans au moins avoir réussi à lui tirer un sourire. Sourire qui suffirait très certainement à lui faire manquer un battement de cœur. Et il y était parvenu.

Trois ans plus tard, ils se mariaient. Trois printemps encore pour se décider à avoir un enfant. Deux sombres hivers seulement pour comprendre qu’il leur serait impossible d’accéder à ce rêve.

Et Shay entrait dans leur vie.


(…)

Karen et Phil Randing s’étaient pourtant présentés comme un couple sans histoires.


. : ¤ : .


Il est pourtant si facile de tromper son monde. De faire croire à tous ce qu’on souhaite qu’ils voient, qu’ils croient, qu’ils se souviennent. Shay le savait bien, pour être elle-même une fine connaisseuse de tout de dialecte de menteurs et compagnie. Mais elle n’est pas née comme ça… Elle ne s’est pas réveillée un jour, prenant enfin conscience qu’il était temps pour elle d’agir en faisant fi de toute son existence, pour que personne ne puisse jamais la comprendre vraiment, et lire dans ses yeux comme elle parvenait à lire dans les leurs. Non, cela ne s’est pas passé ainsi…

. : ¤ : .


- Si tu crois ça, Shay, c’est qu’on a oublié de t’apprendre les bonnes manières !

La petite blonde leva vers elle un regard où brillaient deux perles d’un bleu si clair, si franc que Karen du détourner les yeux.

- Je connais les bonnes manières. Je dis merci, et bonjour.
- Est-ce que tu m’as demandé la permission pour sortir de table ?


La fillette baissa les yeux, sachant qu’elle ne l’avait pas fait.

- A partir de maintenant, je voudrais que tu demandes, est-ce clair ?
- Oui.
- Oui qui ?
- Oui… maman.


Shay eu le droit de quitter la table sous le regard songeur de Karen, et se rendit directement dans sa chambre, pour s’asseoir sur son lit. Elle avait cinq ans, et cela faisait bientôt deux semaines qu’elle se trouvait au domicile des Randing. La veille, ils avaient eu la visite de l’assistante sociale, venue se rendre compte par elle-même de la situation. Après une longue heure, où tous les trois s’étaient tenus impeccablement bien, elle en avait déduit que l’insertion de Shay au sein du foyer se passait parfaitement bien.

La blondinette renifla, mais aucune larme ne coula sur ses joues.

(…)

Parfaitement bien.


. : ¤ : .


L’histoire est banale, courante, et Shay ne s’est jamais appesantie sur son sort. Elle restait une battante, dont le seul véritable ennemi restait elle-même. Shay serait celle qui se détruirait, et personne d’autre n’entrerait en compte pour cela. Depuis bien longtemps à présent, elle en avait décidé ainsi. Par choix, par vision d’avenir, si futur elle avait réellement entraperçu, et puis, peut-être par fierté également. Parce qu’il ne lui restait pas grand chose alors, que de se protéger elle-même en barrant toute possibilité à autrui d’entrer dans son cœur, comme elle avait laissé les premiers le faire. Shay avait apprit de ses erreurs, bien avant peut-être que certains adultes qui avaient croisé sa route par le passé. Néanmoins, elle avait laissé passer un long moment avant de se ressaisir. Peut-être qu’elle avait encore de l’espoir, peut-être qu’elle n’y croyait pas vraiment, peut-être qu’elle ne savait pas faire la différence avec l’orphelinat d’avant, là où tout allait bien, mais où les preuves de tendresse étaient prohibées. Quoi qu’il en soit, le temps avait continué à s’écouler.

. : ¤ : .


Elle n’était pas sa mère. Mais après tout, elle pouvait le devenir, non ? Les autres en avaient bien une, eux, et Karen lui demandait toujours de l’appeler comme ça. Shay se mordillait la lèvre, assise encore une fois sur son lit. Elle était toujours plongée dans ses pensées lorsque Phil entra dans sa chambre, un petit sac à la main.

- Tu viens ? C’est l’heure d’aller à la piscine.
- … J’aime pas trop l’eau, Phil.
- Bah, tu t’habitueras, tous les enfants aiment ça, t’inquiètes pas ma chérie.


Il lui adressa un sourire chaleureux, qui fit taire les doutes de la gamine. Elle se leva et le rejoignit, attrapant le sac qu’il lui tendait. Elle n’avait pas de craintes à avoir puisqu’il le lui avait dit. Et puis, les enfants normaux sont censés aimer aller à la piscine, non ? Le centre municipal ne se trouvait pas très loin de chez eux, et il ne leur fallu pas plus d’une dizaine de minutes pour être prêts à sauter dans l’eau. Shay sentait ses jambes trembler, mais n’osait pas en parler à Phil, dont le sourire la convainquait qu’elle avait fait le bon choix en le suivant. Elle entendait les rires des enfants, les éclaboussures provoquées intentionnellement, les plongeons plus ou moins parfaits des plus téméraires, et les battements de cœur bien distincts dans sa poitrine. Phil semblait à l’aise dans cet univers, et elle fit de son mieux pour le suivre sans glisser sur les petites flaques d’eau, qui s’éparpillaient un peu partout sur le carrelage bleu et blanc. Tous deux se rendirent dans le grand bassin, et tandis que Phil sautait directement dans l’eau, Shay resta prostrée sur le rebord, une boule étrange venant peu à peu grandir au creux de son ventre. L’homme vint la rejoindre doucement, restant dans l’eau et lui offrit un sourire confiant.

- C’est la première fois que tu vas à la piscine, c’est ça ?
- Oui, on y allait pas à l’orphelinat.
- Chut, parle moins fort, Karen ne veut pas que les gens en sachent trop.


Shay acquiesça, soufflant qu’elle était désolée.

- Bon, ne t’inquiètes pas, ça va aller. C’est plutôt impressionnant toute cette eau, mais une fois dedans, ça ira mieux.

Elle hocha de nouveau de la tête, gardant le silence, toujours bloquée devant le décor qu’elle avait juste devant elle.

- Tu viens ? Assis toi, si tu préfères, et laisse toi glisser.

Shay fit comme il le lui avait suggéré et après avoir inspiré longuement, s’insinua dans l’eau tiède qui l’enveloppa entièrement. D’un reflex, elle s’agrippa au bord de toutes ses forces, entendant à peine l’éclat de rire de Phil. Eclat de rire qui attira vers eux une jeune femme et sa fille, âgée apparemment d’à peine un ou deux ans de plus que l’orpheline. La conversation débuta, Phil jetant quelques coups d’œil à Shay puis en constatant que la fille de la voisine s’en était approchée, approfondit plutôt la conversation avec la mère. De leur côté, les deux fillettes avaient elles aussi commencé à discuter, chacune analysant l’autre à sa manière. Shay, avec ses silences et ses brefs regards, l’autre avec les moues de son visage, et les yeux fixés tour à tour sur les mains de la petite blonde, puis sur son visage.

- Tu sais pas nager ? Moi, papa m’a apprit y a très longtemps.
- Phil va m’apprendre aussi.
- Bah, je peux le faire, je nage très bien, tu vas voir.


Et la gamine s’esquiva de quelques mètres, histoire de montrer à Shay combien elle était douée. Et elle l’était. Malheureusement, elle pouvait se montrer un peu trop autoritaire également. Et ce qui devait arriver arriva. Prétextant un concours d’apnée, la fille de la voisine avait fini par convaincre Shay de plonger la tête sous l’eau, jusqu’à ce qu’elle ait besoin d’air. Le besoin primaire se faisant alors ressentir, la blonde était remontée à la surface, mais trop loin du rebord qu’elle ne pouvait plus atteindre. Les rires de l’autre enfant la paniquèrent d’avantage, comprenant par là qu’elle n’était pas prête de l’aider.

- Allez, tu vas tenir, bats des pieds.

Mais Shay avait beau tenter de suivre ces conseils, elle sentait l’eau s’engouffrer dans sa gorge de plus en plus, et à sa grande horreur, Phil discutait toujours avec l’autre femme.


. : ¤ : .


Depuis ce jour, Shay n’était pas à l’aise dans l’eau, et ne savait pas nager. Les promesses des gens, sont autant d’armes pour blesser ceux qui les écoutent. Et Shay en avait écouté plus d’une. Celle-ci n’avait pas été la plus importante, de toutes manières. Et pas non plus la plus grave en conséquences. Cependant, les fissures déjà présentes, s’étaient un peu plus renforcées encore, et la fillette qu’elle avait été, posait un regard toujours plus circonspect autour d’elle, comme mue par un instinct dont elle n’avait pas encore eu conscience. Des années plus tard, on pouvait d’ailleurs constater que cela n’avait pas été vain, et qu’elle était devenue une jeune femme bien plus méfiante que la moyenne. Pour de nombreuses personnes, la confiance était synonyme de sécurité, de foi inébranlable en l’autre, pour elle, cela s’apparentait bien plus à de la folie aveugle, et intentionnelle. Et la poufsouffle n’était pas prête à commettre cet impair de son plein gré. Néanmoins, tandis que cette pensée lui traversait l’esprit, l’image d’Evan vint s’installer sous ses paupières, persistante, comme pour lui prouver le contraire de ses dires. Un pâle sourire vint effleurer ses lèvres. C’est vrai… elle n’était pas totalement sincère avec elle-même. Elle aussi, avait fait ses choix consciencieusement, et offert une part de sa confiance en la personne du serpentard. Mais quand bien même, elle pouvait avoir foi en lui, elle n’était certainement pas prête à faire totalement confiance en qui que ce soit. Oui… elle avait bien comprit la leçon.

. : ¤ : .


Phil s’était finalement montré un peu trop immature, et irresponsable, avec un certain penchant pour les femmes de son voisinage. Karen, elle, avait tenu un petit discours à la blondinette sur le fait d’obéir ou pas aux autres enfants, alors que son « papa » se trouvait à quelques mètres. Shay n’avait pipé mot, ne sachant pas quoi dire de toutes manières. Après tout, cela avait été sa première sortie à la piscine, et il était possible qu’elle se soit mal conduite, non ? Et comme toujours, elle avait finie dans sa chambre. Peut-être bien que c’était la pièce qu’elle préférait dans toute la maison. Au moins, elle en avait une rien que pour elle, et elle préférait de loin savourer cet état de fait. Une ou deux heures s’écoulèrent avant qu’elle ne décide de sortie de la pièce, et malgré que Karen l’ai prévenue qu’elle l’appellerait pour le repas, elle prit sur elle de descendre sans attendre. Faisant de son mieux, comme d’habitude, pour ne pas faire de bruit, et ne pas être un dérangement.

Probablement, qu’il aurait mieux valu pour elle de se faire entendre finalement.


- (…) facile.
- J’aurai tellement souhaité un bébé.
- Chérie… tu sais bien qu’il n’y a presque jamais d’enfants en bas âge pour les familles d’adoption ?
- Oui, mais… je ne sais pas, je n’imaginais pas ça. Je…
- Karen… ?
- Je crois que je regrette.


Elle n’en avait pas écouté davantage, et était retournée dans sa chambre, pour mesurer les paroles entendues. Le repas se fit dans le silence, et le lendemain, Shay avait prit sa décision.


. : ¤ : .


L’arrivée d’Harmonie la tira de ses vieilles pensées. Ah, comme cela faisait longtemps qu’elle ne s’était pas attardée sur eux. Karen et Phil… Le premier couple qu’il l’ait accueilli. Celui qui avait posé la première véritable pierre. La raison pour laquelle, elle ne pouvait se laisser aller dans l’eau. L’une des causes de sa méfiance naturelle. Elle s’attarda encore un peu sur leurs visages qui s’étaient étrangement très bien gravés dans sa mémoire, et soupira en secouant la tête. Cela ne servait à rien d’y songer encore. Ce qui était fait, ne pouvait être défait. Elle le savait bien. La jeune poufsouffle releva les yeux sur la dame qui venait d’apparaître et fit un bref signe de la tête.

- Oui, mais elles m’ennuient déjà, souffla-t-elle.

Elle se redressa, époussetant vaguement sa robe, avant de finalement, ôter celle-ci. Elle la plia distraitement et la déposa sur une branche basse, non loin de là, avant de se tourner totalement pour faire face à son professeur.


- J’ai dans l’idée de croire que je passerai le temps d’une meilleure manière à présent.

Le sérieux de son ton aurait pu masquer la vague ironie de ses propos, si ce n’est qu’elle ne le souhaitait pas.
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MessageSujet: Re: "L'Union fait la force. Oui. Mais la Force de qui ?" [pv]   "L'Union fait la force. Oui. Mais la Force de qui ?" [pv] Icon_minitimeMer 8 Juil - 21:12

Elle écoutait à peine Shay, ses pensées étant toujours dirigé vers le passé, et par ce qu’elles allaient faire dans quelques instants. Elle savait qu’elle n’allait pas faire de cadeau à sa jeune élève noire et jaune, mais peu importe : elle avait accepté.

~~


Après cette première rencontre avec Ian, et après quelques autres conversation, Harmonie accepta de le suivre dans sa demeure au nord de Londres, où elle devait subir un entraînement rigoureux et intensif afin qu’elle puisse devenir, un jour, une grande sorcière. Oh certes, sa puissance actuelle lui aurait permis très aisément de s’en sortir dans ce monde houleux de la sorcellerie, mais Ian avait trouvé les mots justes pour l’emmener avec lui.
Ils se trouvaient désormais devant un immense portail noir orné par endroit de fin liseré doré. Derrière cette immense barrière – où était, par ailleurs, incrusté en lettres d’or « McKellen », ainsi qu’un blason semblant symboliser la famille de Ian – se trouvait la fameuse propriété dont il avait tant fait l’éloge à la jeune blonde. Le jardin de devant, représentant un centième du jardin total, semblait s’étendre à l’infini sous les yeux d’Harmonie. A l’horizon, on pouvait apercevoir le palais du vieil homme : la devanture, entièrement blanche, présentait des dizaines de fenêtres toutes immenses. Une grande porte de chêne se trouvait au centre du parvis. Des centaines d’espèces d’arbres et de fleurs étaient parsemés un peu partout sous les yeux de l’adolescente qui ne put que rester la bouche ouverte devant tant de merveille.

- Mon grand-père a été ministre de la magie Américaine. Mon père était Directeur du Département de la Justice Magique. Moi, je suis Directeur du Département de la Coopération Magique Internationale. Alors forcément, les comptes de Gringott sont pleins…
Ian eut un petit rire, fit un geste souple du bras, et la barrière, semblant s’activer magiquement, s’ouvrit. L’homme prit Harmonie du bras, et transplana devant l’immense porte de chêne que l’adolescente avait vu de loin. Avec un nouveau geste, McKellen ouvrit la porte afin qu’ils puissent pénétrer dans le hall de la formidable demeure… Et la richesse de ce qu’elle vit fut indescriptible tellement c’était merveilleux.
Deux autres personnes se trouvaient déjà dans le hall d’entrée, deux jeunes personnes qui semblaient déjà installés au vu de la détente dont ils faisaient preuves. Il y avait tout d’abord une fille, à peu près du même âge, au teint légèrement bronzé, aux yeux amandes et aux cheveux d’un noir de jet, et qui portait une légère robe beige. Elle était très jolie, et son calme apparent ainsi que sa gentillesse démesurée la rendait sans doute plus belle qu’Harmonie. A ses côtés, un garçon, un peu plus vieux qu’elles. Il était très beau également, avec son corps parfait, son doux visage durcit par les traits d’expériences sans doute douloureuses qu’il avait traversées et son sourire figé dans un air de tristesse et de mélancolie attendrissant. Il portait un pantalon noir et une chemise à courte manche blanche qui renforçait la beauté de ses yeux bleus plus profonds que les cieux et de ses cheveux blonds.

- Bien. Maintenant qu’on est tous ici...
- Qui est-ce ?
S’adressant à Ian, il adressa un mouvement de tête en direction d’Harmonie.
- Pardon, je manque à tous mes devoirs. Isis, Jim, je vous présente Harmonie Pleader. Harmonie, je te présente Isis Eloredia et Jim Hawkins.
Harmonie et Jim se fixèrent un long moment, ignorant totalement la jeune Isis qui regardait successivement l’un et l’autre.
- Tiens… Je ne sens aucune tension, ici… Heureuse de te rencontrer également, Harmonie.
Puis, d’adressant à Jim, elle dit :
- Tu devrais bien t’entendre avec. Elle est aussi gentille et agréable que toi que tu es arrivé.
Elle adressa un sourire faussement enjoué aux deux protagonistes qui avaient cessé de se fixer pour regarder Isis. Puis, Ian reprit la parole, un sourire aux lèvres.
- Croyez-moi, vous aurez tout le temps de vous prendre la tête pendant les entraînements que je vous ai concoctés. Laissez-moi cependant vous expliquer toutes les zones d’ombre de cette histoire. Puisque, je vous le rappelle, Isis est dans sa chambre depuis trois jours, Jim depuis hier et Harmonie vient d’arriver.
Sans un mot, il s’avança d’un pas sûr et déterminé à travers les trois adolescents en direction d’une salle adjacente. Ils lui emboîtèrent le pas et arrivèrent dans une immense salle à manger, où ils ne s’arrêtèrent pas. Ils traversèrent ainsi plusieurs pièces, montrant à Harmonie énormément de choses intéressantes, mais aussi que le manoir était encore plus grand qu’elle ne l’imaginait et qu’il regorgeait de richesses et de mystères.
Ils arrivèrent enfin dans une pièce assez spacieuse et très lumineuse, où se trouvait des tas de bibliothèques, trois chaises, trois tables et un immense tableau au devant. Les baies vitrées donnaient sur une partie du jardin, où, encore une fois, d’innombrables variétés de fleurs et d’arbres étaient présentes, mais sur un relativement petit espace avant de donner sur ce qui semblait être l’entrée d’une forêt. Chacun s’assit à une chaise, tandis que McKellen se mit en face d’eux trois, dos au tableau.

- Bonjour, et bienvenue. Comme vous le savez, je m’appelle Ian McKellen, et je suis le directeur du département de la Coopération Magique Internationale. Pour plus de facilité de communication, on va tous se tutoyer.
Bien. Je devine que chacun de vous se demande pourquoi il se trouve là, en compagnie des deux autres. En effet, à première vue, vous n’avez aucun point commun. Isis est calme et douce, et aide toujours ceux dans le besoin. Jim est nonchalant et réfléchi, et possède un sang-froid exemplaire. Harmonie est impulsive et insensible, et d’un cynisme rare. Les seules choses visibles que vous avez en commun sont sans doute insignifiants : vous êtes tous les trois dotés d’une grande puissance magique, d’une rare éloquence et d’une intelligence sans faille.

Ian avait quelque chose d’étrange. Quand il parlait, l’inconscient faisait que toute notre attention lui était confiée, et chaque fois qu’il marquait une pause, on avait hâte que sa conversation reprenne. D’ailleurs, mis à part cet art de bien parler, le sujet abordé était plus qu’intéressant, et Harmonie avait hâte d’en connaître un peu plus.
- Cependant… Vous avez deux autres points communs, et je ne crois pas aux coïncidences…
Vous êtes tous les trois orphelins à cause de Mangemorts voulant tirer quelque chose de vos parents respectifs. Vous les avez perdus à une semaine d’intervalle.
Jusque là, au vu de la cruauté des Mangemorts, rien de bien inhabituel. Pourtant, un de vos deux parents connaissait un des parents des deux autres.

Six yeux étaient ardemment fixés sur Ian. Harmonie devinait aisément que ni Jim, ni Isis n’en savait plus qu’elle sur les circonstances étranges de la mort de leurs parents. Et le vieil homme en face d’eux semblait avoir les réponses.
- Kévin Pleader, le père d’Harmonie, Sadia Valentine, la mère d’Isis, et Sarah Fleming, la mère de Jim, ont été dans la même situation que vous, il y a plusieurs années. Tout trois ont été mes élèves… Tout trois ont été membre de « L’Akatsuki ».
Un long silence, pesant, se posa dans la pièce où ils étaient. Harmonie regarda Jim qui semblait au moins aussi perdu qu’elle dans le discours d’Ian. Isis, cependant, éclata de rire.
- Tu n’es pas sérieux ? Ma mère m’a déjà parlée de l’Akatsuki, une très ancienne organisation légendaire œuvrant pour préserver des secrets très anciens, secrets portant sur des magies dépassant l’entendement. Le genre de magie pouvant détruire une ville comme Londres d’un coup de baguette. On prétend même que cette organisation est à l’origine de la création divine, du temps et de l’espace. Et tu nous dis que le grand chef de cette organisation, c’est toi ? Pire : que nos parents étaient membres de cette organisation ?
- C’est exact, mais ne te restreins pas à un aussi petit jugement. Je suis l’héritier de l’Akatsuki, pas son fondateur. Et ma première leçon sera de vous informer que chaque ancienne magie continue à vivre à travers un sorcier aléatoire. C’était le cas pour vos trois parents – enfin, sauf pour ta mère, Isis, car le pouvoir était scellé dans votre famille depuis plusieurs générations et se transmettait.
- Un pur hasard ? Je veux bien concevoir qu’Isis soit l’héritière du pouvoir, mais Jim et moi sommes également les enfants de nos parents. Si, si. Et comme par hasard, trois sorciers Anglais ? Alors que toi-même, tu es Anglais ?
- J’y arrive.
Les ancêtres d’Isis étaient Egyptiens, et au fur et à mesure, ils se sont installés en Angleterre. Mes ancêtres ont usé de la même magie que ceux des ancêtres d’Isis pour transmettre le pouvoir à ses descendants. Cela faisait donc deux Anglais d’office. Pour Kévin et Sarah, c’était du pur hasard qu’ils soient Anglais.

Il y eut une pause, durant laquelle Harmonie remit ses idées en place. Une ancienne organisation légendaire, l’Akatsuki, protégeait la magie la plus puissante qu’il n’eut été voir sur Terre. Les parents de chacun des membres ici avaient été élèves de Ian, qui est le « chef » actuel de l’organisation… Et aujourd’hui, les trois personnes dans la salle étaient les nouveaux membres. Harmonie sourit : c’était peu probable…
- Le secret de l’Akatsuki a donc été découvert par les Mangemorts, et ils ont commencé à traquer les membres de l’organisation afin d’obtenir cette magie absolue – donc vos parents. Ils s’en sont d’abord pris aux Hawkins, puis aux Pleader. Les Eloredia, sachant qu’ils étaient les prochaines victimes des Mangemorts, laissèrent leur fille à sa grand-mère – toi, Isis – et fuirent l’Angleterre. Ta mère, cependant, usa de la magie qui l’avait fait devenir membre de l’Akatsuki, la même que mes ancêtres ont utilisé... Mais cette fois-ci sur les corps de Kévin et Sarah, afin qu’Harmonie et Jim héritent de ce pouvoir. Non pas par envie, mais parce que je leur ai demandé : si la magie de l’Akatsuki sortait de l’Angleterre, ça aurait été très difficile pour moi de vous regrouper.
Jim sourit, et se leva.
- C’est ridicule.
Il se dirigea vers la porte.
- Mihi curra futuri, Jim. Momento morri.
Jim se figea sur place, sous les regards interrogateurs des deux filles. Dans le même sourire triste, il partit se rasseoir. Harmonie trouvait ça de plus en plus ridicule…
- Et concrètement, le fait de faire parti de l’Akatsuki, ça donne quoi en plus ?
- En toute honnêteté, rien du tout. Je vous explique juste les raisons pour lesquelles je vous aie réuni pour vous entraîner. La magie est scellée en vous, et est inutilisable, même si une immense magie parvient à la libérer en étant au bon endroit au bon moment. Enfin, il existe un moyen d’obtenir cette magie, mais qui est improbable et impossible.
- Vous allez donc juste nous entraîner ? Pour aucune raison ?
- Je crois que la situation est déjà assez compliquée et que votre cerveau doit déjà assimiler assez de choses. Je vais vous présenter brièvement l’entraînement. Le jardin derrière possède la rare particularité d’avoir toutes les formes de reliefs : montagnes, déserts, plateaux, forêts, plages, mers, villes, banquise… Bref, de tout. Vous serez soumis à de très durs entraînements allant mettre à l’épreuve vos capacités physiques, morales et magiques. Le tout pour vous permettre de développer votre potentiel. Je vous conseille d’aller dans votre chambre. Demain, le vrai travail commencera.

~~


Encore aujourd’hui, Harmonie avait du mal à assimiler tout ça. Comment quelqu’un de sensé pouvait croire à ces histoires d’organisation protégeant une magie irréelle ?
Elle posa son regard sur Shay.

- Je vois que tu es en tenue. On y va ?
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Shay Whorin
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MessageSujet: Re: "L'Union fait la force. Oui. Mais la Force de qui ?" [pv]   "L'Union fait la force. Oui. Mais la Force de qui ?" [pv] Icon_minitimeSam 8 Aoû - 3:04

[Hj : Pas cool, j'suis pas fière, pas ce que je voulais. 'Fin bref. Déçue.]

Elle sentait à peine la présence de son professeur à présent, plongée dans ces souvenirs qui lui servaient de passé. Le bruissement sourd des feuilles balayées par les brises éphémères qui visitaient la forêt interdite, semblait comme lointain à ses oreilles engourdies. Elle ne percevait pas grand chose du décor l'entourant. Quelle importance de toutes manières, alors que l'espérance de vie de tout un chacun n'était rien de plus qu'une simple goutte d'eau dans un océan de larmes ? Ses paupières trouvèrent plus simple de se baisser à nouveau, le temps de pouvoir faire refluer une nouvelle salve de souvenirs.

. : ¤ : .


Par la suite, elle comprit que Karen et Phil Randing étaient le couple chez qui elle serait restée le plus longtemps. Apprendre d'eux l'avait forcé à grandir un peu plus vite, malgré le si jeune âge qu'on lui donnait alors, mais la mémoire qui était la sienne, revêtait par de nombreuses occasions, le masque d'un gouffre sans fond où tout détail trouvait refuge sans encombre. Shay retenait vite, et bien. Si volonté de mémoriser, il y avait. Et cette volonté ne semblait pas s'éveiller suffisamment au goût des professeurs qu'elle pu avoir.

- Tu étais où avant ?
- Je ne me souviens plus du nom de la ville.
- Quoi ? Tu sais plus où t'étais ?
- Non.
- Trop fort ! Hey, regardez la nouvelle, elle a pas de mémoire. Une vraie débile. Elle sait pas d'où elle vient.
- Peut-être de mars ? Mon père dit qu'on peut pas savoir si les extraterrestres existent vraiment ou non.
- Je ne suis pas une extraterrestre.


Ils ne semblaient pas la comprendre, ils ne voyaient en elle que la petite nouvelle, venue d'on ne savait où, qui avait élu domicile dans leur village, chez un couple qu'ils ne voyaient que rarement dans les ruelles tranquilles de ce qui avait fait toute leur vie. Elle, elle avait déjà changé trois fois de famille. Était-ce suffisant pour croire que la vie n'apporte pas que des bonnes choses ? Malheureusement, oui.

- Allons, on regagne sa place. La récréation est finie, à ce que je sache.

Brouhaha ambiant, raclement de chaises, chuchotis en passant près d'elle, rires parfois aussi. Et la leçon commence, interminable, ennuyeuse, inutile. Elle en a déjà marre de se trouver là, et ne comprend d'ailleurs pas quel besoin il y a de la faire aller à l'école. N'était-ce déjà pas suffisant de voir tous ces enfants, repartir quasiment tous avec un adulte bien à eux, qu'ils étaient surs de ne pas voir partir le lendemain, parce qu'il ne pourrait plus voir son enfant. Pouvait-elle en dire autant ? Pouvait-elle seulement comprendre ce qu'était qu'une famille ? L'amertume qui habitait ce si jeune cœur ferait d'elle, un être à part à l'école.

- Bien, comme on en avait parlé hier, aujourd'hui, nous consacrerons l'après midi entier aux mathématiques. On a prit du retard, malheureusement.

Papiers qui se tournent, cahiers que l'on sort, soupirs qui s'échappent un peu, aussi. Shay ne pipe mot et fait comme les autres. Prend son cahier, et son stylo, mais s'ennuie déjà. Pourquoi écrire ce qu'il y a déjà au tableau ? Pourquoi elle devrait faire comme les autres autour d'elle ? Eux n'étaient pas comme elle, ils avaient encore des parents, une famille dont ils pouvaient se vanter. Rien ne les mettaient au même rang. Perdue dans ses pensées, elle ne vit pas le professeur s'approcher.

- Shay, tu ne recopies pas ?
- Non madame.


La politesse, elle la connait, elle l'a apprit par cœur. Merci « maman ».

- Pourquoi ?
- Je vois pas l'intérêt.


Regard interloqué, mot d'adulte, silence dans la pièce. Elle n'a pas peur de décevoir, elle n'attend déjà rien des gens autour d'elle. Tant pis s'ils la haïssent, tant pis si elle leur fait ressentir de la pitié, elle ne connait pas grand chose de la vie, mine de rien, l'enfant aux mèches blondes.

- Et bien, pour faire les exercices.
- Pourquoi on les fait tout seul dans notre coin ?


Elle n'a pas véritablement de raisons, pas l'envie certainement. Quel besoin cette femme a-t-elle de lui poser des questions ? Elle ne demande rien, n'espère rien, qu'on lui fiche la paix peut-être oui...


. : ¤ : .


Ils ne sont pas sincères, tous ces adultes autour de moi. Leurs regards n'ont plus de rêves, que des certitudes de savoir mieux que leur voisin ce qui est vrai ou non. Ils n'ont plus d'illusions, plus réellement d'espoirs, que des croyances dont ils sont les seuls maitres, comme tant de religions factices qui prennent racines dans leur désespoir, et leur vécu. Pourquoi les croirais-je ? Pourquoi devrais-je leur obéir ? Sont-ils mieux que moi, pour se croire supérieur ? C'est l'âge qui veut ça certainement. Des monstres de prétention... mais... la Terre ne tournerait pas rond sans eux.

. : ¤ : .


- Shay, tu devrais gouter ce chocolat, il est délicieux.
- Je n'aime pas le chocolat.


C'est faux. Elle n'en a d'ailleurs pas suffisamment mangé pour se rappeler le goût qu'il peut bien avoir. Mais la tendresse avec laquelle cette femme lui tend ce morceau a le don de lui faire brûler comme une boule dérangeante au creux de son estomac. Tout ça ne sont que des apparences, commencer à y croire et baisser sa garde, c'est être sure de se blesser ensuite. De souffrir même, et de devenir faible. Alors, elle ne mangera pas de chocolat, et tant pis si l'odeur lui apparaît alléchante et presque envoutante. Shay n'était pas du genre à céder.

. : ¤ : .


- Comment ça se passe avec tes familles, d'habitude, Shay ?

Il ne la connaissait que depuis trois minutes environ, et osait l'appeler par son prénom et s'adresser à elle sur ce ton presque doucereux comme s'ils avaient fait connaissance, il y a de cela plusieurs années ? Et quelle était donc cette faute de présenter sa condition de « baladée socialement » par le terme « tes familles » ? Faute volontaire ou pas ? Non, Shay était trop jeune pour se méfier, et lui même ne devait pas croire qu'elle était apte à comprendre. Une petite blondinette à la frimousse si mignonne, que voilà une étrangeté à recevoir dans son cabinet.

- On ne vous a rien dit, monsieur ?

Sa voix reste plus fluette, les termes proposés plus en accord avec l'âge qui est le sien. Elle offre un regard neutre et pourtant, sait modulée son expression pour y laisser apparaître un zeste d'insouciance.

- On m'a dit certaines choses, c'est vrai, mais j'aimerais entendre ce que tu en as à me dire.

Entre ce qu'on aimerait, et ce qu'on obtient... songea-t-elle.

- Ben, ça va, j'trouve. Ils sont plutôt gentils, surtout les derniers !


Surtout lorsque l'autre allait se cacher pour boire en cachette. Ah ah, qu'il allait rire lui aussi le mari, lorsqu'il se rendrait compte que sa femme est une alcoolique notoire, qui ne peut absolument plus se passer de sa ptite dose dans le bureau, sous l'escalier.


- Ah oui ? Et pourtant, ils m'ont dit qu'il t'arrivait de ne pas leur parler gentiment ?
- Euh... Parce que j'ai dit que j'aimais pas, et que j'mangerai pas ?


Elle retint un sourire, alors que la véritable scène défilait devant elle, comme si elle la revivait à l'instant. Gloria s'était donnée un mal de chien à préparer un repas magnifique, digne de ce nom, et Shay s'était prit d'envie de débarrasser l'assiette de son époux. Celui ci, ayant plus de vingts minutes de retard pour simplement venir à table, avait écarquillé les yeux en constatant qu'elle ne souhaitait pas qu'il mange avec elles. Gloria, toujours en train de s'occuper du repas n'avait rien vu, comme d'habitude, et l'éclat avait eu lieu entre l'homme et Shay. Lorsque la main avait atteint sa joue, une lueur dangereuse avait éclairé son regard et la gamine avait levé le menton, en déclarant doucement que s'il n'avait rien d'autre à « dire », c'est qu'il ne pouvait même pas tenir tête calmement à une enfant de sept ans, et qu'il n'était certainement pas capable d'être père. Cet échange sonna le début de la fin, comme on dit.

- Pas vraiment... Ils m'ont dit autre chose à vrai dire. Hum, Shay, est-ce que ça te dérange de te trouver dans une famille ?
- Ben non ! C'est même plutôt cool, ils me sourient toujours beaucoup, et parfois j'ai le droit à des cadeaux.


Rire qui accompagne ces quelques mots, véritable innocence imprégnée dans les traits de son visage. Des cadeaux ? Des sourires ? Oh oui, elle en avait eu... et pas qu'un peu. Encore aurait-il fallu qu'ils soient sincères.


. : ¤ : .


- Bienvenue à la maison Shay !

Elle les regarde à peine, jette un coup d'œil tout de même.


- Merci.
- Je suis Eline, et voici mon mari, Doug.


Aucune réponse. De toutes manières, elle savait qu'on leur avait donné toutes les informations nécessaires la concernant, alors bon, quoi ajouter de plus ? Qu'elle les trouvait un peu trop ridicule à se tenir la main comme ça, à la regarder comme si elle représentait la divine transformation du ptit Jesus en fille, à lui sourire bêtement, avec tout cette gentillesse dégoulinante dans les faits et gestes ? Seul la flamme d'espoir dans les prunelles de la femme semblait la toucher encore. Et ce fut ce qui la retint de les anéantir sans attendre. Non, avec eux, cela se passa plus en douceur, parce qu'elle savait qu'ils souhaitaient vivre une vie non pas parfaite, mais à laquelle on leur aurait enfin accorder la chance de pouvoir avoir un enfant. Et elle ne pouvait être cet enfant, étant beaucoup trop loin de l'image véritable de l'innocence, ou même de l'envie de pouvoir leur faire plaisir. Sans oublier qu'elle ne demandait pas à ce qu'on s'occupe d'elle, et ce couple l'avait étouffé plus d'une fois. Pourtant, ils furent les adultes qui se rapprochèrent probablement le plus du couple parfait à ses yeux. En y songeant de nouveau, elle espérait qu'ils aient pu mener une vie dont ils rêvaient.

. : ¤ : .


C'est surement la dernière fois qu'ils se regardent tous les deux, dans les yeux. Il en a surement assez. Depuis le temps qu'il doit se la coltiner. La blondinette soupire légèrement. Mine de rien, elle se serait presque attachée à son tuteur provisoire, tiens, le pauvre, toutes les misères qu'elle avait pu lui coller sur le dos. Il avait du à chaque fois, lui retrouver une famille, sans s'essouffler, sans baisser les bras. Il avait gagné son estime et elle aurait presque pu dire son respect.

- Je t'ai trouvé une nouvelle demeure Shay.
- Hum ?
- Elle a déjà fait des merveilles par le passé.
- Ah oui ?


Elle haussa un sourcil, amusée malgré tout. Quelle était donc cette perle dont il semblait sur ? Elle devait avouer que le regard qu'il posait sur elle, n'était pas loin de la malice, comme certain qu'elle ne pourrait se dégager de cette famille cette fois. Shay se retint de le questionner, sachant qu'il était suffisamment bavard pour deux.

- Elle s'appelle Maria, et a accueillit chez elle, plus d'une cinquantaine d'enfants ces cinq dernières années. C'est une vieille femme plein de bonté, qui saura prendre soin de toi. Et, tu ne seras pas seule. D'autres enfants partageront le même toit que toi. Tu verras Shay, tu y seras bien.

. : ¤ : .


Trois jours plus tard, elle faisait la rencontre de la grand mère, d'Anaïs, de Peter, de de Thomas, de Laure, des autres et de lui surtout. Lorsque vint le tour de son visage à se glisser sous ses paupières, Shay rouvrit les yeux, et s'efforça de se détacher de ses songes. Le temps avait passé depuis ce jour là. Elle avait plus de huit ans à l'époque, la première fois qu'elle avait passé le pas de la porte de la vieille espagnole. Si longtemps à présent...


- Je ne suis pas là pour camper à la belle étoile, répondit-elle seulement, à son professeur.
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